Le Bateau
Pourquoi CARAMBO ?
Lorsque j'ai voulu donner un nom à mon Paquebot, je me suis rappelé que lorsque j'étais encore tout jeune, mon Grant Père pêcheur professionnel dans sa jeunesse, m'emmenait de temps en temps avec lui .
Il me disait: ( tu viens avec moi ?, on va faire des CARAMBOS ,demain on ira à la pêche.)
J'ai désiré, en souvenir donner ce nom à ma barquette; J'ai donc cherché sur la toile l'orthographe exacte. J'ai trouvé: CALAMBO - CALEMBO - (CARAMBOT par Frédéric MISTRAL) et CARAMBO .
Dans ma bibliothêque, j'ai trouvé un vieux bouquin " Les Pêcheries et les Poissons de Méditerranée " par P.GOURRET dans lequel il y à un article sur les crevettes. L'auteur dit au sujet de ces crevettes (Palaémon):
Les Provençaux réservaient autrefois le terme de Raguié aux crevettes qui se tiennent dans les fentes des rochers ou Ragues et qui se rapportent à Palaémon. On les désignent aussi et plus communément sous le nom de CHEVRETTE, de CARAMBO doou Gangui (crevettes du Gangui) ou doou Martégué, pour rappeler qu'elles sont pêchées à l'aide d'un Gangui spécial (chevretière ou carambotière ) dans les prairies de Zostères prés de Martigues.
D'autre part, le Provençal à longtemps gardé le "R" apical à tel point que la confusion entre "R" et "L" se rencontre souvent dans les Potonymes selon les régions de Provence .
Les argeRas pour argeLas (à Vitrolles), les caLAmbos pour les caRambots de Mistral ( un des rares mots Provençal qui à passé avec succès l'épreuve du 21 ème siècle.
No-Kill
La Barquette Marseillaise "CARAMBO "
La barquette Marseillaise " CARAMBO "
Quoi de plus représentatif du patrimoine marin méditerranéen que la légendaire Barquette Marseillaise.
L'histoire des rivages de la "Belle Bleue" est riche de la contribution de cette séculaire embarcation qui a permis a de nombreuses générations de pêcheurs de prendre la mer.
Les anciens l'avaient adapté à la navigation sur cette mer au tempérament changeant. Sa forme typique lui permet de fendre la vague par l'avant comme par l'arrière. Cela facilite les manoeuvres en se jouant de la houle, et si parfois ces esquifs tombent en panne au large, ils ramènent néanmoins leurs passagers à bon port " à force d'huile de coudes".
Dotée de noms multiples selon la région ou le pays, elle se caractérise par sa voile latine, remplacée tout d'abord par le célèbre et nostalgique moteur monocylindre "BAUDOIN ", qui faisait entendre sa musique si spécifique: po-po-po-po-po-po....!!, puis par la nouvelle génération de moteurs turbos-compressés qui lui font perdre beaucoup de charme.
L'avènement des matériaux composites, la modernisation de la navigation, auraient condamné à mort ce bateau de légende, sans l'acharnement de ses amoureux pêcheurs qui lui permettent de survivre pour le plaisir de tous.
Au-delà de la passion de la pêche, c'est une histoire d'amour qui me lie à ma Barquette Marseillaise " CARAMBO ", que j'ai après une longue quête, rencontrée sur le port de CARRY le ROUET; elle s'appelait alors " SAGITTAIRE II ". Son propriétaire décédé, ses héritières s'en séparaient à regret et leur vif souhait était que ce bateau puisse prolonger sa vie grâce à un successeur qui en serait aussi amoureux que leur Père.
Cette coque me plut tout de suite, non pas superficiellement car son agencement, son état, ses couleurs n'étaient pas tout à fait à mon goût. Mais ce navire tout de même entretenu ,reflétait l'esprit de ceux qui à la fois l'avaient utilisé, mais aussi le respect de ceux qui avaient par leur passion, partagé sa vie.
Les propriétaires de barquettes passent leur temps à entretenir leur trésor, une passion qui ne peut s'expliquer, car aujourd'hui, à l'époque de la rapidité, de la facilité " perdre son temps " à calfater, colmater, racler, peindre est devenu une hérésie, d'autant que ces navires ne supportent pas d'être tirés à terre. L'eau est leur domaine.
Les Caractéristiques:
Mon nom est : CARAMBO
Je suis née le 22/07/1968 dans les chantiers TRAPANI à CASSIS.
Je suis une Barquette en bois de construction traditionnelle de 7 mètres avec un roof (cabine) abritant deux couchettes, sur tribord un petit coin cuisine avec évier alimenté en eau douce et en eau de mer, et un réchaud, sur bâbord un petit coin toilette avec un WC.
je suis équipée d'un moteur VOLVO diesel de 72 cv alimenté par deux réservoirs contenant au total plus de 200 litres de gas-oil ( de quoi voir venir ).
On vient de m'équiper d'une timonerie pour abriter le matériel électronique et mes passagers en cas d'intempéries.
Je suis pourvue également d'une paire de rames, d'un mât doté d'une voile au tiers et d'un foc pour ramener mes passagers au port en cas de panne.
On m'équipe à chaque sortie de tout le matériel nécessaire pour une navigation sécurisée et pour la pratique de la pêche. a savoir :
Sondeur vidéo couleur- Radio VHF- Lecteur traceur de cartes- GPS- etc ....
La Nouvelle Vie de CARAMBO
Je me documentais dans toutes les directions, souhaitant que ma Barquette soit restaurée sans compromis de son authenticité: Je m'étais fait à l'idée que: "La tâche allait être dure."
Je la fis transporter dans mon jardin pour l'avoir au plus prés et où elle passera quelques deux années pour un lifting total qui allait lui rendre sa beauté et sa jeunesse .
Une mise a nue totale allait me permettre de la connaître dans ses recoins les plus intimes afin de pouvoir la restaurer convenablement. Je m'engageais là dans une épreuve où je savais ne compter que sur moi-même et pourrais mettre en pratique tous mes acquis professionnels, épaulé de temps en temps par mon amis Mario. (comme c'est bien connu, dés qu'il y a du boulot, les autres soi-disant amis ne sont plus disponibles.)
La Première Etape:
Fût de démonter tout ce qui pouvait se démonter (mât- tout l'accastillage-le moteur- l'équipement électrique-les réservoirs d'eau douce et de carburant- les hublots- etc...)
La Deuxième Etape:
Fût de procéder au décapage , bois a nu, de toutes les peintures, extérieures (coque-pont ) , comme à l'intérieur (fond de calle-cabine- couchettes- etc...), puis à la dépose de tous les calfats.
La Troisième Etape:
Avant d'entreprendre toute réfection, il a été nécessaire de laisser sécher pendant toute une année, le bois qui avait séjourné quelques 42 années dans l'eau de mer. Pendant ce temps, je me suis attaqué au nettoyage et à la remise à neuf de toutes les pièces qui avaient été démontées précédemment.
J'en ai profité aussi pour réaliser et mettre en place, une timonerie pour abriter en cas d'intempéries, le poste de pilotage, la future électronique et les passagers.
La Quatrième Etape:
Le bois ayant eu le temps de bien sécher et les bordés ayant pris au moins 5 m/m de jeu, il fût nécessaire de procéder au remplissage des joints de tous les bordés avec un mastic congé au polyuréthane.
J'ai mis à profit cette période pour repeindre tout l'intérieur du bateau et mettre en place le nouveau vaigrage.
Pour mettre fin à la corvée régulière où il faut reprendre les calfats, j'ai entrepris la plastification de la coque et du pont avec de la résine polyuréthane et de la toile de verre tri directionnelle, puis l'application et le ponçage de l'enduit de finition. '' Le rendu est parfait''.
La Cinquième Etape:
En mer il est primordial de pouvoir faire une entière confiance au moteur. Il est après la coque, l'élément le plus important d'un bateau. ,c'est lui qui va nous ramener a bon port.
J'ai don préféré démonter entièrement ce moteur que je ne connaissais pas , pour en estimer son état général.
Par précaution, toutes les pièces démontables l'ont été , puis contrôlées, nettoyées et repeintes. Les pièces abimées ou usées ont été remplacées (pompe de refroidissement eau de mer- pompe à carburant-démarreur- boitier temporisateur de démarrage .) ,et puisque le moteur était démonté, j'ai procédé au sablage du bloc et à l'application d'une couche de peinture, ce qui lui à redonné son aspect originel .
Comme le bois en séchant avait donné du jeu à l'ensemble lde la ligne d'arbre, j'ai décidé , plutôt que de consolider, de la remplacer. (tube d'étambot-arbre-presse-étoupe-hélice).
Durant cette longue année j'ai installé un ensemble alternateur-chargeur d'alternateur qui alimente 3 batteries de 100Ah (une pour le moteur et le guindeau, une pour l'électronique et une pour le service "pompes ,éclairage, etc..). J'ai égalememt remplacé le tableau de bord et tout son équipement électrique.
La Sixième Etape:
Les derniers aménagements ont consistés à mettre en place tout le matériel électronique de navigation: ( sondeur vidéo couleur et sa sonde, radio VHF, GPS traceur lecteur de cartes, étc ...) ainsi qu'un W.C marin, un évier avec son système de distribution d'eau sous pression, et un petit réchaud. )
La Septième Etape:
La mise en peinture extérieure: pas moins de 11 couches : (3 de sous couches ,1 intermédiaire, 3 de finition au polyuréthane et enfin 3 autres couches d'antifouling au moment de la mise à l'eau), puis la repose de tout l'accastillage ont finalisé cette rénovation.
Bien que tout ne soit pas entièrement terminé, car il y à toujours à faire sur un bateau en bois, j'étais fier de l'admiration que chacun avait de mon travail, j'ai assurément a cet instant une pensée pour mon Père qui m'a tout apprit.
No-Kill